Une lecture en profondeur du peintre et de l'art pré-romantique de Turner, textes de l'époque à l'appui. Menteur magnifique : ces deux mots provocateurs, portés sur le cadre d’un tableau de Turner par l’un de ses amis, le peintre George Jones, inscrivent d’emblée le célèbre paysagiste dans une relation libre avec les apparences.
Menteur, Turner l’était incontestablement, lui qui passa sa vie à se cacher sous de fausses identités et de fausses professions, et utilisait des stratagèmes dignes de romans d’espionnage pour semer ceux qui, en vain, essayaient de pénétrer dans sa sphère privée. Mais ce qui le faisait passer, y compris de son vivant et dans son propre pays, pourtant coutumier du genre, pour un excentrique, est, à bien y regarder, une attitude qu’il faudrait au contraire qualifier de « concentrique ». Car tout, chez cet artiste, c’est-à-dire tout ce qu’il faisait, chaque jour, qu’il peignît ou non, fait sens en fonction de son ambition de peintre. Menteur magnifique, Turner l’est dans la moindre de ses œuvres, lui qui, à l’opposé de toute pratique documentaire, a développé un véritable art de la fiction. Cette vision personnelle et exaltée du monde, qui a fait de Turner (1775-1851) le champion du paysage romantique, Pierre Wat en analyse les composantes en revisitant la figure du peintre et de son œuvre en six chapitres et autant de portraits : Turner voyageur, Turner professeur, Turner-Regulus, donnant, à travers un tableau ébloui, forme et sens à la figure de l’artiste romantique, Turner le duelliste, qui invente l’art spectaculaire de dominer les autres par la vitesse et la lumière, Turner historien pessimiste, qui fait de tout paysage le cénotaphe de l’histoire. Ce sont tous ces personnages – qui ne font qu’un – qui ont contribué à façonner un mythe dont, aujourd’hui encore, on se dispute l’héritage, que l’on se revendique moderne ou, aussi bien, classique. L’essai est accompagné de la première traduction en français d’un des textes majeurs de Turner : « Arrière-plans, introduction de l’architecture et du paysage », où l’artiste développe sa conception poétique de la couleur et du paysage.
Menteur, Turner l’était incontestablement, lui qui passa sa vie à se cacher sous de fausses identités et de fausses professions, et utilisait des stratagèmes dignes de romans d’espionnage pour semer ceux qui, en vain, essayaient de pénétrer dans sa sphère privée. Mais ce qui le faisait passer, y compris de son vivant et dans son propre pays, pourtant coutumier du genre, pour un excentrique, est, à bien y regarder, une attitude qu’il faudrait au contraire qualifier de « concentrique ». Car tout, chez cet artiste, c’est-à-dire tout ce qu’il faisait, chaque jour, qu’il peignît ou non, fait sens en fonction de son ambition de peintre. Menteur magnifique, Turner l’est dans la moindre de ses œuvres, lui qui, à l’opposé de toute pratique documentaire, a développé un véritable art de la fiction. Cette vision personnelle et exaltée du monde, qui a fait de Turner (1775-1851) le champion du paysage romantique, Pierre Wat en analyse les composantes en revisitant la figure du peintre et de son œuvre en six chapitres et autant de portraits : Turner voyageur, Turner professeur, Turner-Regulus, donnant, à travers un tableau ébloui, forme et sens à la figure de l’artiste romantique, Turner le duelliste, qui invente l’art spectaculaire de dominer les autres par la vitesse et la lumière, Turner historien pessimiste, qui fait de tout paysage le cénotaphe de l’histoire. Ce sont tous ces personnages – qui ne font qu’un – qui ont contribué à façonner un mythe dont, aujourd’hui encore, on se dispute l’héritage, que l’on se revendique moderne ou, aussi bien, classique. L’essai est accompagné de la première traduction en français d’un des textes majeurs de Turner : « Arrière-plans, introduction de l’architecture et du paysage », où l’artiste développe sa conception poétique de la couleur et du paysage.