- La seule monographie disponible sur Tintoret depuis 1926.
Tintoret (1518-1594) est l’un des rares peintres de la Renaissance vénitienne à être véritablement originaire de la Cité des Doges. Titien, son grand rival, vient de la terraferma (Cadore) tout comme l’autre grand peintre de l’époque, Véronèse, né à Vérone. L’ambition de cet ouvrage est de retrouver Tintoret en confrontant l’examen de son œuvre au « mythe » forgé par la littérature d’histoire de l’art autour de l’art et de la personnalité de Jacopo Robusti. Contrairement aux autres grands peintres vénitiens contemporains (Titien, Véronèse, principalement), Tintoret semble offrir au regard critique des facettes multiples, souvent contradictoires, qui rendent complexe. une saisie monographique de son œuvre Il a été, ainsi, tour à tour, perçu par certains spécialistes comme un peintre révolutionnaire et matérialiste alors que d’autres voyaient en lui un artiste idéaliste et spiritualiste. Tintoret lui-même, avec la célèbre formule inscrite sur le mur de son atelier (« Le dessin de Michel-Ange, la couleur de Titien ») a tracé ce portrait d’un artiste « double », cherchant par une ambition folle à concilier l’inconciliable. Envisager les « doubles » qui traversent l’œuvre du peintre permet de porter un regard nouveau sur une œuvre profondément originale et déroutante. Le thème du peintre visionnaire (en avance sur son temps) débouche dans les textes, inévitablement, sur un Tintoret peintre de « visions ». C’est ce peintre de « visions », pensé à partir de cette réception critique, qui constitue l’apport original de la seconde partie de cette étude monographique. L’auteur aborde ainsi la question de l’inspiration dans le processus créatif de Tintoret, en replaçant cette idée dans son contexte local (opposition des lettrés proches de Titien qui défendent l’application, l’étude attentive, et des jeunes poligrafi du cercle de Tintoret qui prônent une nouvelle esthétique fondée sur l’improvisation, l’inspiration soudaine, le furor et la rapidité d’exécution qui l’accompagne). À propos des grandes décorations de la Scuola Grande di San Rocco, l’auteur propose ensuite sa « théorie de l’espace » du Tintoret. Cet espace dynamique et dramatique, souvent pensé pour fonctionner dans un lieu précis, avec des conditions de visibilité particulières (les toiles latérales des chapelles par exemple), permet de poser un regard nouveau sur la storia, son exposition et sa logique. Par des raccourcis importants, Tintoret produit un espace original, « précipité », qui perturbe souvent la narration elle-même. Au total, cette approche monographique renouvelle notre manière de considérer Tintoret dans son temps et dans l’histoire.
Tintoret (1518-1594) est l’un des rares peintres de la Renaissance vénitienne à être véritablement originaire de la Cité des Doges. Titien, son grand rival, vient de la terraferma (Cadore) tout comme l’autre grand peintre de l’époque, Véronèse, né à Vérone. L’ambition de cet ouvrage est de retrouver Tintoret en confrontant l’examen de son œuvre au « mythe » forgé par la littérature d’histoire de l’art autour de l’art et de la personnalité de Jacopo Robusti. Contrairement aux autres grands peintres vénitiens contemporains (Titien, Véronèse, principalement), Tintoret semble offrir au regard critique des facettes multiples, souvent contradictoires, qui rendent complexe. une saisie monographique de son œuvre Il a été, ainsi, tour à tour, perçu par certains spécialistes comme un peintre révolutionnaire et matérialiste alors que d’autres voyaient en lui un artiste idéaliste et spiritualiste. Tintoret lui-même, avec la célèbre formule inscrite sur le mur de son atelier (« Le dessin de Michel-Ange, la couleur de Titien ») a tracé ce portrait d’un artiste « double », cherchant par une ambition folle à concilier l’inconciliable. Envisager les « doubles » qui traversent l’œuvre du peintre permet de porter un regard nouveau sur une œuvre profondément originale et déroutante. Le thème du peintre visionnaire (en avance sur son temps) débouche dans les textes, inévitablement, sur un Tintoret peintre de « visions ». C’est ce peintre de « visions », pensé à partir de cette réception critique, qui constitue l’apport original de la seconde partie de cette étude monographique. L’auteur aborde ainsi la question de l’inspiration dans le processus créatif de Tintoret, en replaçant cette idée dans son contexte local (opposition des lettrés proches de Titien qui défendent l’application, l’étude attentive, et des jeunes poligrafi du cercle de Tintoret qui prônent une nouvelle esthétique fondée sur l’improvisation, l’inspiration soudaine, le furor et la rapidité d’exécution qui l’accompagne). À propos des grandes décorations de la Scuola Grande di San Rocco, l’auteur propose ensuite sa « théorie de l’espace » du Tintoret. Cet espace dynamique et dramatique, souvent pensé pour fonctionner dans un lieu précis, avec des conditions de visibilité particulières (les toiles latérales des chapelles par exemple), permet de poser un regard nouveau sur la storia, son exposition et sa logique. Par des raccourcis importants, Tintoret produit un espace original, « précipité », qui perturbe souvent la narration elle-même. Au total, cette approche monographique renouvelle notre manière de considérer Tintoret dans son temps et dans l’histoire.