- Un essai inédit du grand historien de l'art Daniel Arasse, sur la fonction de l'image religieuse au XVe siècle fondée sur la renommée artistique du franciscain saint Bernardin de Sienne (1380-1444) qui s’est avérée exceptionnelle, à une époque où la nouvelle peinture en Italie assoit le prestige du portrait.
Dressant l’iconographie de la glorification du saint, Daniel Arasse souligne qu’il s’agit du premier saint dont l’image peinte ressemble sans conteste au personnage réel ainsi que l’atteste le masque mortuaire conservé à l’Aquila. Loin de l’iconographie traditionnelle des saints fondée sur leurs attributs, le visage de saint Bernardin est ainsi décrit comme le lieu d’un « extraordinaire travail figuratif » et idéologique, constitutif de la mise au point du type du saint ascétique et spirituel dont les signes particuliers permettent de restituer ainsi le « portrait-robot ».
Dans le contexte de l’évangélisation populaire à la fin du Moyen Age, la fortune artistique du franciscain saint Bernardin de Sienne (+1444) s’est avérée exceptionnelle. Elle croise des questions liées à la fonction sociale et religieuse de la peinture dans les années 1420-1430 qui voit l’éclosion d’une peinture moderne en Italie. Le saint prédicateur, célèbre pour sa tablette conçue pour l’adoration du nom de Jésus, bien qu’inquiété à trois reprises par les autorités religieuses, a fait l’objet d’innombrables représentations dès sa mort et donc bien avant sa canonisation six ans après. Dressant l’iconographie de la glorification du saint, Daniel Arasse souligne qu’il s’agit du premier saint dont l’image peinte ressemble sans conteste au personnage réel ainsi que l’atteste le masque mortuaire conservé à l’Aquila. Ce trait de « ressemblance », ou de « vérité dans l’imitation », contemporain du développement du portrait à la Renaissance, connaît de telles variantes que, dans son recensement, l’auteur est amené à opposer au concept de portrait celui de figure relevant de types de figures inspirées par des modèles originels plutôt que par le modèle original, ces modèles étant associés par séries à l’intérieur desquelles se joue la ressemblance des représentations entre elles. Loin de l’iconographie traditionnelle des saints fondée sur les attributs, le visage de saint Bernardin est ainsi décrit comme le lieu d’un « extraordinaire travail figuratif » et idéologique, constitutif de la mise au point du type du saint ascétique et spirituel dont les signes particuliers permettent de restituer ainsi le « portrait-robot ». Par quoi, l’analyse sérielle de l’auteur, confrontée en permanence à l’exégèse des textes anciens et à la pratique picturale du temps, rejoint la question des « expressions saintes » et une interrogation méthodologique sur les moyens d’inventorier ces modalités liées aux « mouvements de l’âme ».
Dressant l’iconographie de la glorification du saint, Daniel Arasse souligne qu’il s’agit du premier saint dont l’image peinte ressemble sans conteste au personnage réel ainsi que l’atteste le masque mortuaire conservé à l’Aquila. Loin de l’iconographie traditionnelle des saints fondée sur leurs attributs, le visage de saint Bernardin est ainsi décrit comme le lieu d’un « extraordinaire travail figuratif » et idéologique, constitutif de la mise au point du type du saint ascétique et spirituel dont les signes particuliers permettent de restituer ainsi le « portrait-robot ».
Dans le contexte de l’évangélisation populaire à la fin du Moyen Age, la fortune artistique du franciscain saint Bernardin de Sienne (+1444) s’est avérée exceptionnelle. Elle croise des questions liées à la fonction sociale et religieuse de la peinture dans les années 1420-1430 qui voit l’éclosion d’une peinture moderne en Italie. Le saint prédicateur, célèbre pour sa tablette conçue pour l’adoration du nom de Jésus, bien qu’inquiété à trois reprises par les autorités religieuses, a fait l’objet d’innombrables représentations dès sa mort et donc bien avant sa canonisation six ans après. Dressant l’iconographie de la glorification du saint, Daniel Arasse souligne qu’il s’agit du premier saint dont l’image peinte ressemble sans conteste au personnage réel ainsi que l’atteste le masque mortuaire conservé à l’Aquila. Ce trait de « ressemblance », ou de « vérité dans l’imitation », contemporain du développement du portrait à la Renaissance, connaît de telles variantes que, dans son recensement, l’auteur est amené à opposer au concept de portrait celui de figure relevant de types de figures inspirées par des modèles originels plutôt que par le modèle original, ces modèles étant associés par séries à l’intérieur desquelles se joue la ressemblance des représentations entre elles. Loin de l’iconographie traditionnelle des saints fondée sur les attributs, le visage de saint Bernardin est ainsi décrit comme le lieu d’un « extraordinaire travail figuratif » et idéologique, constitutif de la mise au point du type du saint ascétique et spirituel dont les signes particuliers permettent de restituer ainsi le « portrait-robot ». Par quoi, l’analyse sérielle de l’auteur, confrontée en permanence à l’exégèse des textes anciens et à la pratique picturale du temps, rejoint la question des « expressions saintes » et une interrogation méthodologique sur les moyens d’inventorier ces modalités liées aux « mouvements de l’âme ».