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Ukiyo-e. Chefs-d'oeuvre de l'estampe japonaise

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Le terme japonais ukiyo-e signifie littéralement « image du monde flottant » synonyme d’un monde de plaisir éphémère. C’est cette signification hédoniste qui est aujourd’hui associée à l’art traditionnel de l’estampe. Cette industrie connut au Japon un essor spectaculaire à partir du XVIIe siècle, pour pouvoir répondre à la demande de la population de plus en plus riche d’Edo (l’actuelle Tokyo, ville dans laquelle se trouvait la cour du shogun). Composée d’environ 350 estampes présentées en deux fois, cette exposition et l’ouvrage qui l’accompagne proposent un large panorama de l’estampe japonaise depuis ses débuts en noir et blanc jusqu’aux sublimes œuvres en polychromie du dernier quart du XVIIIe et du début du XIXe siècles qui ont fait sa réputation en Occident. Après la célébrations des beautés féminines et des acteurs de kabuki, des artistes comme Harunobu, Shunshô, Kiyonaga, Utamaro et Sharaku ont représenté des courtisanes (bijin-ga) et des acteurs (yakusha-e), stars de la vie nocturne d’Edo. Au début du XIXe siècle, un nouveau thème apparaît, porté par des artistes-cultes comme Hokusai et Hiroshige : le paysage. Dans la seconde partie du XIXe siècle, le Japon connut de grandes révolutions. Ces thèmes contemporains : l’ouverture du Japon vers l’étranger, l’arrivée des occidentaux, la modernisation, se reflètent dans les estampes. De nombreux changements apparaissent aussi dans le monde du graphisme ; avec l’arrivée de nouvelles techniques telles que la lithographie et la photographie, l’estampe traditionnelle est en mauvaise posture. L’inquiétude provoquée par ce déclin provoque un nouvel élan début du XXe siècle. Le résultat de ce mouvement appelé Shin hanga (littéralement « nouvelle estampe ») clôture l’exposition. Une partie de l’exposition et de l’ouvrage est également consacrée aux luxueuses éditions privées baptisées surimono. Ces estampes, réalisées en tirage limité avec les techniques d’impression les plus raffinées, étaient diffusées dans les très sélectes sociétés poétiques d’Edo. Les « images du printemps » (shunga), c’est-à-dire les estampes érotiques, sont également présentes dans l’exposition. À Osaka, où les clients de la riche intelligentsia avaient des exigences élevées, apparut dans les années 1810-1830 une production d’estampes illustrant le théâtre kabuki (kamigata-e). Moins connues que celles d’Edo, elles rivalisent néanmoins avec celles-ci en termes de qualité. Le Musée du Cinquantenaire possède environ 650 kamigata-e de très bonne facture. Une sélection de celles-ci tient d’ailleurs une place à part dans l’exposition. Ces œuvres ont été sélectionnées parmi la collection d’estampes japonaises des Musées royaux d’Art et d’Histoire, qui compte plus de 7500 exemplaires et, grâce à son excellent état de conservation, jouit d’une réputation mondiale, comme en témoignent les quelques grandes expositions, présentant nos pièces, organisées au Japon. Catalogue officiel de l’exposition Ukiyo-e - Chefs-d'œuvre de l’estampe japonaise aux Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles (musée du cinquantenaire), du 28 mars au 8 juin 2014.