- La vie de Joseph Mallord William Turner (1775-1851), « le peintre de la lumière », se caractérise par une entière dévotion à son art. Insatiable voyageur parcourant l’Europe en solitaire, créateur d’effets de lumière et de couleur qui mettent somptueusement en scène les éléments naturels, Turner, règne sans conteste sur le paysage de la peinture anglaise du XIXe siècle.
En partenariat avec le Turner Contemporary à Margate, l’exposition et le catalogue qui l’accompagne proposent de redécouvrir l’art de Turner à partir de ses explorations et de ses recherches autour de la couleur.
Car la couleur est l’essence même de son art. Ses tonalités vibrantes, qu’il a parfois poussées à l’extrême, ont été un élément crucial de sa réussite en tant qu’artiste. Pourtant, aucune des expositions qui lui ont été consacrées n’a exploré ce rapport fondamental. En plaçant la couleur au cœur de cette manifestation, il s’agit d’approcher la vie et la création de l’artiste sous un angle nouveau, en soulignant son intérêt pour les avancées de la théorie de la couleur et sa volonté d’adopter et d’exploiter de nouveaux matériaux. Regroupant une centaine d’huiles et d’aquarelles, dont plusieurs ensembles réunis pour la première fois, le parcours retracera les évolutions subtiles de la palette du peintre à travers les époques et au gré de ses voyages, de Londres au Yorkshire, de la France à l’Italie.
Ce parcours commence par le passage obligé de sa confrontation avec l’esthétique des maîtres anciens, que Turner a très tôt cherché à dépasser. Mais le cœur de l’exposition se consacre aux répercussions sur son œuvre des techniques expérimentales. Ses premiers succès coïncident avec le couronnement du naturalisme chez les paysagistes britanniques, ce qui le conduit à éclaircir sa palette tout en adaptant sa manière de peindre. Dans cette même décennie, Turner retranscrit sur ses toiles les innovations qu’il a découvertes en pratiquant l’aquarelle.
Non moins essentiels pour son œuvre sont les développements des théories scientifiques de la lumière et de la perception des couleurs, à commencer par celles de David Brewster, George Field et Mary Somerville, contemporaines des écrits de Goethe.
La mise au point de nouveaux pigments est également un défi pour le peintre. En faisant appel à des techniques inexplorées, Turner choisit d’éblouir ses contemporains, non sans imprudence, parfois au détriment de la pérennité de ses coloris. Il doit ainsi une part de sa réputation, de sa célébrité même, à l’utilisation du jaune de chrome, disponible dans les années 1820, qui donne à ses couchers de soleil un lustre doré.
L’évolution dans son œuvre de l’un de ces nouveaux pigments sera examinée pour la première fois à travers une série d’études exécutées lors d’un passage sur la côte méditerranéenne, entre Marseille et Gênes. Ces petits formats saisissants, qui anticipent la palette des fauves, ont très rarement été exposés, et jamais dans leur ensemble. Cette série sera à n’en pas douter une révélation.
Dans les dernières années de sa vie, l’art de Turner connaît une double évolution : s’il continue à traiter la couleur d’une manière originale et audacieuse, il compose en parallèle des tableaux et des aquarelles peints dans une palette bien plus restreinte, presque monochrome, inspirée de son admiration pour les grands marinistes du xviie siècle. Certaines de ses plus belles expérimentations dans ce registre datent de ses séjours dans la station balnéaire anglaise de Margate, dans le Kent : « Il connaissait la couleur des nuages au-dessus de la mer, de la baie de Naples jusqu’aux Hébrides… Un jour qu’on lui demanda où il était possible en Europe d’admirer les plus beaux cieux, il répondit sans hésiter : à l’île de Thanet [à la pointe de Margate]. »
En partenariat avec le Turner Contemporary à Margate, l’exposition et le catalogue qui l’accompagne proposent de redécouvrir l’art de Turner à partir de ses explorations et de ses recherches autour de la couleur.
Car la couleur est l’essence même de son art. Ses tonalités vibrantes, qu’il a parfois poussées à l’extrême, ont été un élément crucial de sa réussite en tant qu’artiste. Pourtant, aucune des expositions qui lui ont été consacrées n’a exploré ce rapport fondamental. En plaçant la couleur au cœur de cette manifestation, il s’agit d’approcher la vie et la création de l’artiste sous un angle nouveau, en soulignant son intérêt pour les avancées de la théorie de la couleur et sa volonté d’adopter et d’exploiter de nouveaux matériaux. Regroupant une centaine d’huiles et d’aquarelles, dont plusieurs ensembles réunis pour la première fois, le parcours retracera les évolutions subtiles de la palette du peintre à travers les époques et au gré de ses voyages, de Londres au Yorkshire, de la France à l’Italie.
Ce parcours commence par le passage obligé de sa confrontation avec l’esthétique des maîtres anciens, que Turner a très tôt cherché à dépasser. Mais le cœur de l’exposition se consacre aux répercussions sur son œuvre des techniques expérimentales. Ses premiers succès coïncident avec le couronnement du naturalisme chez les paysagistes britanniques, ce qui le conduit à éclaircir sa palette tout en adaptant sa manière de peindre. Dans cette même décennie, Turner retranscrit sur ses toiles les innovations qu’il a découvertes en pratiquant l’aquarelle.
Non moins essentiels pour son œuvre sont les développements des théories scientifiques de la lumière et de la perception des couleurs, à commencer par celles de David Brewster, George Field et Mary Somerville, contemporaines des écrits de Goethe.
La mise au point de nouveaux pigments est également un défi pour le peintre. En faisant appel à des techniques inexplorées, Turner choisit d’éblouir ses contemporains, non sans imprudence, parfois au détriment de la pérennité de ses coloris. Il doit ainsi une part de sa réputation, de sa célébrité même, à l’utilisation du jaune de chrome, disponible dans les années 1820, qui donne à ses couchers de soleil un lustre doré.
L’évolution dans son œuvre de l’un de ces nouveaux pigments sera examinée pour la première fois à travers une série d’études exécutées lors d’un passage sur la côte méditerranéenne, entre Marseille et Gênes. Ces petits formats saisissants, qui anticipent la palette des fauves, ont très rarement été exposés, et jamais dans leur ensemble. Cette série sera à n’en pas douter une révélation.
Dans les dernières années de sa vie, l’art de Turner connaît une double évolution : s’il continue à traiter la couleur d’une manière originale et audacieuse, il compose en parallèle des tableaux et des aquarelles peints dans une palette bien plus restreinte, presque monochrome, inspirée de son admiration pour les grands marinistes du xviie siècle. Certaines de ses plus belles expérimentations dans ce registre datent de ses séjours dans la station balnéaire anglaise de Margate, dans le Kent : « Il connaissait la couleur des nuages au-dessus de la mer, de la baie de Naples jusqu’aux Hébrides… Un jour qu’on lui demanda où il était possible en Europe d’admirer les plus beaux cieux, il répondit sans hésiter : à l’île de Thanet [à la pointe de Margate]. »