« Mes moyens naturels sont la terre et le crayon. » « J’ai dessiné toute ma vie, j’ai commencé toute ma vie en dessinant ; je n’ai jamais cessé de dessiner. » Ces phrases d’allure si anodine sont pourtant des clés pour comprendre l’œuvre de cet immense sculpteur pour qui le dessin a tant compté tout en restant un aspect de son travail inconnu du grand public. Le premier, il a délibérément travaillé sur les problèmes formels avant de faire intervenir le sens. Libre de combiner, d’assembler et de varier à l’infini, Rodin a ouvert la voie à toutes les audaces du XX° siècle. Cette place naturelle du dessin dans son œuvre se traduit par plus de 7 000 dessins répertoriés et conservés au musée Rodin et dans d’autres collections, qui forment comme le récit de la quête passionnée d’une forme juste, exacte, vibrante. Des dessins « noirs » contemporains de La Porte de l’Enfer aux grands nus aquarellés, cet ouvrage offre un large panorama de son travail. En reproduisant 350 des plus beaux dessins de la collection du musée Rodin et des collections étrangères les plus importantes, dont un nombre considérable d’inédits, il a l’ambition de donner au public une idée aussi complète que possible d’une œuvre graphique riche et souvent somptueuse. Une large étude retrace les différentes étapes de cette recherche, que viennent compléter deux essais de fond : l’un étudie les relations complexes entre les dessins et la sculpture chez Rodin, l’autre les problèmes de l’attribution et des déplacements de sens dans son œuvre.